En été, fais ce qu’il te plaît

Sensation

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,

Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.

Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :Mais l’amour infini me montera dans l’âme,

Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,

Par la Nature, – heureux comme avec une femme.

Mars 1870

Arthur Rimbaud, Poésies

NEWSLETTER N°7  - Juin 2024

C’est la période du baccalauréat. Bonne réussite à tous nos bacheliers !

Grâce au bac de français, nous pouvons découvrir ou redécouvrir des auteurs. C’est ainsi que j’ai redécouvert les Cahiers de Douai d’Arthur Rimbaud, écrits pendant son adolescence. Et doué, il l’était. Jugez-en plutôt le poème ci-dessus.

En parlant du bac, rien de tel que quelques perles pour s’amuser un peu. En voici un florilège :

●        D’après Cicéron le hasard existe, ce qui signifie que quoique j’écrive, ma note dépendra en partie du hasard. Est-il alors encore nécessaire que je continue à écrire ?

●        Un homme heureux et libre, si je prends mon exemple actuel, ça serait d’avoir fini les épreuves du bac.

●        Le renoncement est un acte de bonheur individuel. Personnellement, quand j’ai pris la décision d’arrêter mes révisions pour le bac, j’ai ressenti un immense bonheur intérieur. Et cela malgré la peur de me retrouver tout seul dans la salle d’examen !

●        Mais pourquoi donc se poser ce genre de question philosophique. Le bonheur, n’est-il pas simplement d’aller se coucher dans un parc et d’écouter les oiseaux chanter ?

●        La vie c’est comme un sachet qui flotte, il faut se laisser diriger par le vent et arrêter de toujours vouloir tout contrôler.

●        L’eau de mer sert, en particulier, à remplir les océans.

●        Un nombre réel est un nombre qu’on peut toucher du doigt.

●        L’ordinateur peut faire plus de calculs que le cerveau de l’homme, car il n’a que ça à faire.

●        Plus le train ralentit, moins sa vitesse est plus grande.

●        Les amazones étaient comme les femmes, mais encore plus méchantes.

●        Les dolmens étaient des espèces d’abribus postés tous les 100 mètres.

●        Jeanne d’Arc voyait des apparitions invisibles.

●        La mer des Caraïbes baigne les lentilles françaises.

●        Le losange est un carré tordu en biais.

●        Une bouteille d’eau explose s’il gèle, car, sous l’effet du froid, l’eau devient un explosif.

●        En cas de grossesse, on fait une chorégraphie.  

Mon actualité

Mon bilan pour cette année scolaire consiste en quatre nouvelles sélectionnées dans un recueil, vous pouvez les découvrir gratuitement en suivant ce lien.

La semaine dernière je suis allée à la remise des prix du concours du Museum d’histoire naturelle de Toulouse. Je dois dire qu’ils savent recevoir. Après le petit déjeuner offert, nous avons été conviés dans un auditorium pour la présentation et la lecture des nouvelles récompensées, la rencontre avec les auteurs et la remise des prix. Nous avions ensuite le choix de suivre la visite guidée de l’exposition temporaire sur le thème de « La nature ne pense qu’à ça », qui était aussi le thème du concours de nouvelle et des photos ! Cela faisait une unité. Ma nouvelle "Je suis la vouivre et je le resterai" était dans les 11 premières. Vous pouvez la lire ici.

Rubrique mot nouveau

mémériser : J’ai vu ce mot sur internet et je songeais à Mesmer et sa théorie sur le magnétisme. Mais non, il s’agit de transformer en mémère !

jubjoter : dit par une copine en atelier d’écriture, ce mot a interpellé plus d’une professeur de français surprise ! Il signifie : Émerger d’un rêve sans savoir la fin et tenter d’y retourner pour connaître la suite.

Rubrique lecture

Marilyn, une femme de Barbara Leaming. J’ai découvert une femme très attachante avec un besoin maladif de bien faire, de plaire et d'être aimée, sans doute parce qu’elle avait été bringuebalée d’une famille d’accueil à une autre et avait été rejetée par sa mère et jamais reconnue par son père. Aujourd’hui, je viens d’apprendre qu’elle était très intelligente, avec un QI supérieur à 10. Cela a dû être encore plus difficile pour elle de jouer la belle cruche pour éviter d’effrayer les hommes…

 Le désespoir de singes, de Françoise Hardy, une autobiographie de l'auteur mais qui ne la met pas en valeur, on dirait une éternelle victime... mais qui remet bien le contexte de l'époque.

Chaque mot est un oiseau à qui on apprend à chanter de Daniel Tammet, un autiste qui se régale de la langue sous toutes ses formes. Cette fois, il raconte son don et sa fascination pour les langues, sachant qu’il parle 10 langues. Très instructif.

La dame à la licorne de Tracy Chevalier. Situé en France au début du xvie siècle, le roman s’inspire librement des circonstances historiques de la conception de la tapisserie de la Dame à la licorne pour relater les intrigues amoureuses et politiques entre plusieurs familles, dont celle du commanditaire de la tapisserie. Il ne me reste plus qu’à visiter le musée de Cluny lors de ma prochaine visite à Paris.

Je peux prêter tous ces livres si quelqu’un s’y intéresse.

Partagez aussi vos lectures préférées…  

Recette nature

Ma découverte de l’été : la salade de mauve marocaine ou bakoula, délicieuse, facile, agréable, qui ne coûte presque rien.

https://www.la-cuisine-marocaine.com/recettes/entrees-froides-8.html

Et le plantain à l’honneur qu’il faut plus que jamais utiliser en pansement contre les ampoules, les petites piqûres, déchirures, et autres bobos de l’été et même par voie interne en infusion.

 

Autres infos

De mon côté, j’ai eu peu de temps pour écrire, pour donner des ateliers d’écriture ou pour en recevoir, pour lire aussi, mais j’espère me rattraper bientôt.

Mais j’ai vu deux très bon film :

Le premier parlait d’un professeur embarqué dans les écrits d’un de ses élèves et qui en devient peu à peu dépendant. Le titre du film est "Dans la maison”. Je l’ai vu 2 fois avec Fabrice Lucchini comme professeur, il est sur Netflix pour ceux qui l’ont !

et "Frères", une histoire vraie sur deux frères qui ont vécus seuls dans la nature pendant sept ans à un jeune âge.

Rubrique jeu de l’été 

Essayez de deviner le sens de ces mots oubliés : 

brimborion, convoluté, orain, oppugnateur, coquecigrue, nine, jugulibranche, ragotin, pecque, ramade, brigantine, tirelaine, chalin, avilance, conglutiner.

(merci à Michelle de l’atelier d’écriture de l’artishot de nous avoir donné l’exercice d’écrire un texte avec ces mots. Cela a donné des textes d’une richesse, beauté et originalité.)

L’objectif étant de ne regarder la définition qu’à la fin ! Amusez-vous bien. 

Solutions :brimborion : Chose sans valeur et sans utilité

convoluté : qui est roulé sur lui-même ou autour d'un autre corps

orain : doré

oppugnateur : celui qui attaque, qui assiège

coquecigrue : animal imaginaire

nine: de couleur rouge

jugulibranche : dont les ouïes s'ouvrent sous la gorge

ragotin : homme contrefait et ridicule

pecque : femme sotte et impertinente

ramade : dans les Pyrénées, réunion de plusieurs centaines de moutons

brigantine : armure ancienne en forme de cotte de maille

tirelaine : voleur de manteau

chalin : éclair de couleur

avilance : injure, infamie

conglutiner : joindre deux ou plusieurs corps par une substance qui les tient unis

 Joyeux été à tous. Profitez-en pour manger de bons fruits, pour vous offrir des baignades, de grandes inspirations, et faire de belles balades. Car il n’y a de vrai que le contact avec la terre, l’eau, l’air, la nature.

Et revenez à neuf, requinqué, reboosté à la fin de l’été.

bisous, choux, cailloux, hiboux.

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